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Interview avec Erol Cetiner, météorologue chez skeyes

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Quels sont les phénomènes météorologiques dangereux pour l’aviation ?

Les conditions météo peuvent être très dangereuses pour l’aviation. La météo est un facteur déterminant dans un accident sur cinq. Il y a notamment les orages qui peuvent provoquer des rafales soudaines dans les phases plus délicates d’approche ou d’atterrissage. Il y a aussi les averses de grêle qui peuvent directement endommager l’appareil.

Autre danger fréquent, les phénomènes de givrage. De la glace peut s’accumuler sur l’aile lorsque l’avion passe dans certains types de nuage sous certaines conditions, l’eau, qui est à une température inférieure à zéro mais encore à l’état liquide, va se solidifier en entrant en contact avec la carlingue. Cette glace peut modifier l’aérodynamisme de l’appareil et sa portance.

Il y a aussi les turbulences et les phénomènes de cisaillement du vent qui vont bousculer l’appareil et donner l’impression aux occupants de rouler sur de la tôle ondulée. Il faut aussi tenir compte du fait que plus l’avion est petit, plus il sera sensible aux conditions météo. Pas mal de nos clients sont des pilotes VFR ou des aérostiers qui sont sensibles à des phénomènes météo qui ne poseraient aucun problème à l’aviation commerciale.

En quoi la météo intervient-elle dans la sécurité du trafic aérien ? Et quel a été son rôle dans l’évolution positive de la sécurité ces dernières années ?

Les ordinateurs qui calculent les modèles numériques météorologiques sont de plus en plus puissants. Ils assimilent de plus en plus de données et calculent toujours plus vite. Les instruments d’observation, surtout de télédétection, sont plus performants et les données météo de plus en plus précises, dans l’espace et dans le temps. On parle d’ailleurs de now casting, c’est-à-dire de prévisions à très court terme, voire à échéance immédiate. On peut localiser des zones dans lesquelles il y a un risque de givrage, la présence de turbulences, des phénomènes de cisaillement du vent ou d’impacts de foudre. On peut donc lancer des warnings (alertes – NDLR) très précis et ainsi contribuer à assurer à la fois la sécurité et le maintien de la capacité de l’aéroport.

Les informations fournies par le service météo de skeyes aux contrôleurs aériens, comme le Severe Weather Assessment, centré sur les phénomènes qui affectent la progression normale d’un vol, vont pouvoir être utilisées directement par le Traffic Manager pour assurer une capacité maximale, c’est-à-dire pouvoir prendre en charge le plus d’avions possible dans les meilleures conditions de sécurité.

Il y a aussi depuis quelques années plus de coordination et d’échanges d’informations entre les centres météorologiques. En Belgique, avec l’utilisation des radars météo de l’IRM (Institut Royal Météorologique), mais aussi avec les pays voisins ;citons en particulier la coordination qui a lieu lors de la rédaction de messages d’avertissement concernant les phénomènes dangereux pour l’aviation en route. Par exemple, les rapports faits par les pilotes sur des zones de turbulences sont transmis et diffusés via ce réseau d’échange.

La coordination au niveau local s’est aussi améliorée avec les Meteo Meetings qui regroupent plusieurs fois par jour les Superviseur météo et Tour en service et un représentant de l’aéroport de Bruxelles pour faire le point sur la météo.

Comment les infos météo sont-elles transmises à nos clients ?

Pour l’aviation générale, c’est-à-dire la petite aviation, cela se déroule surtout via notre site web AIM-Meteo briefing où le pilote enregistre son plan de vol et peut consulter un grand nombre d’informations météo pertinentes.

Pour l’aviation commerciale, skeyes prépare des dossiers de vols dans lesquels sont intégrées des cartes, faites sur mesure selon le plan de vol, qui contiennent des données fournies par le World Area Forecast Center (WAFC) de Londres. Ces cartes donnent des informations sur les vents et les températures en altitude et les phénomènes météo significatifs qui intéressent au premier plan les pilotes des compagnies aériennes. Les dossiers de vols de skeyes sont distribués via notre application web Handlers briefing vers les sociétés de handling.

Autre point d’intérêt des compagnies aériennes, les phénomènes météorologiques locaux, aux alentours des aéroports. Le Met Office de Bruxelles ou les bureaux régionaux assurent le support nécessaire aux différents clients (autorités aéroportuaires, compagnies aériennes, etc.). Les pilotes peuvent obtenir des informations météo 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 par téléphone auprès du Met Office de skeyes.

Comment encore améliorer les informations météo en faveur de la sécurité ?

Sur un plan technologique, le mode-S est une piste très intéressante. Le mode –S est un échange d’informations numériques entre le radar secondaire et le transpondeur de l’avion qui peut ainsi fournir toute une série d’informations et notamment la vitesse des vents à différentes altitudes. L’avion est alors utilisé comme un instrument de mesure et d’observation des phénomènes météorologiques. Un projet prévoit de récolter ces informations lesquelles pourront être diffusées vers les autres utilisateurs.

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